La photographie d’architecture est un domaine dans lequel précision et technicité sont indispensables pour la réussite d’une prise de vue : le travail du photographe doit pouvoir retranscire fidèlement celui de l’architecte, afin d’en restituer les intentions et subtilités. L’outil photographique utilisé doit ainsi être performant et doté de nombreuses possibilités de réglages: la profondeur de champ, l’orientation du plan de netteté et la justesse des perspectives en dépendent.
Des perspectives optimisées
Les optiques Canon de la gamme TS-E permettent d’effectuer un maximum de réglages, notamment des mouvements de bascule et de décentrement, c’est pourquoi elles sont depuis longtemps l’outil idéal pour la photographie d’architecture, d’industrie, d’objets et d’oeuvres d’art, ainsi que pour toute reproduction demandant une grande richesse de détails ou une impression en très grand format.
Les objectifs Hasselblad et la gamme professionnelle de Canon génèrent une distorsion géométrique minimale, ce qui est donc idéal pour reproduire la rectitude des lignes architecturales.
Le travail de retouche numérique
Même avec des appareils photo numériques perfectionnés, un photographe novice se heurte à de multiples problèmes techniques. Par exemple, en extérieur les ciels sont souvent trop blancs, et les ombres paraissent légèrement bleues à l’image. En intérieur, on ne parvient pas à obtenir une bonne expostion à la fois pour l’intérieur de la pièce et pour l’extérieur (qu’on aperçoit au travers des fenêtres).
Avec la technologie numérique, le photographe peut anticiper l’étape de post-production et ainsi intégrer les possibilités de retouche dès le début de la prise de vue. Cela permet par exemple de gérer les écarts de luminosité dans l’image, en travaillant au format RAW et/ou en effectuant un bracketing, puis en faisant fusionner les zones bien exposées de chaque image lors de la retouche. Une autre solution technique est possible mais elle impose plus de contraintes: le rééquilibrage de luminosité à l’aide de sources de lumière artificielles (de type flash dans la plupart des cas).
L’étape de la retouche numérique, avec ses possibilités quasi-infinies, permet au photographe d’optimiser et de finaliser ce qu’il n’a pas pu faire pendant la prise de vue: ajuster un cadrage, une perspective, supprimer les éléments qui gênent la lecture de l’image, convertir en noir et blanc sans perte de contraste, etc. En effet, les contraintes matérielles, temporelles et météorologiques ne peuvent pas toujours être évitées lors de la capture d’image, et souvent de petites retouches en post-production peuvent faire gagner du temps au client et au photographe, sans pour autant altérer l’authenticité du résultat. La retouche est également vecteur de créativité: le contrôle des densités, des teintes, des flous de l’image permet à son auteur d’exprimer avec précision son regard artistique.
Photographie panoramique et assemblage d’images
L’assemblage de plusieurs clichés permet d’augmenter la définition d’une image, donc de pouvoir imprimer une photographie en très grand format tout en gardant une résolution « correcte » (supérieure à 60 dpi).
Les formats panoramiques composés de plusieurs clichés peuvent êtres réalisés à l’aide d’une tête panoramique (idéale pour les visites virtuelles à 360°) ou bien grâce aux mouvements de décentrement des optiques TS-E. Dans la premier cas, il faut en amont repérer la pupille d’entrée de l’optique utilisée et caler son dispositif en fonction de sa position, et pour les optiques TS-E il est préférable de déplacer le corps arrière afin d’éviter les problèmes de parallaxe entre les différents plans de la scène photographiée.
Intégration d’éléments extérieurs
Pour des commandes spécifiques, il est parfois nécessaire d’intégrer dans une image des éléments provenant d’autres photographies. La difficulité de ce procédé consiste bien sûr à obtenir un aspect parfaitement naturel: il faut donc harmoniser les densités, le contraste, la chromie de chaque élément afin qu’il s’intègre dans l’éclairage de la photographie. Dans certains cas, il est également nécessaire d’effectuer des déformations géométriques pour assurer la cohérence des perspectives.
Par exemple, j’ai eu l’occasion de « construire » une toiture de panneaux photovoltaïques à partir d’une photographie représentant un seul panneau pris de face. Après avoir dupliqué plusieurs fois l’élément et reproduit la perspective selon l’angle de la toiture, il m’a fallu simuler les reflets du ciel sur les panneaux afin de reproduire une lumière naturelle.
MON ÉQUIPEMENT
Boitiers numériques
Hasselblad X1D 50c (boitier moyen-format, 50 mégapixels)
Hasselblad H3DII (boitier moyen-format, 31 mégapixels)
Canon EOS 5D mark III
Objectifs
Hasselblad HCD 28mm f/4
Hasselblad XCD 45mm f/3,5
Hasselblad HC 80mm f/2,8
Hasselblad HC 150mm f/3,2
Canon TS-E 17mm f/4 (décentrement & bascule)
Canon EF 24-70mm f/2.8 L USM
Canon EF 70-200mm f/4 L USM
Eclairage de studio transportable
Flash Profoto B10 Plus (500 Ws)
Flash Profoto B10 (250 Ws)
Flash Multiblitz Xenolux (500 Ws)
Flash Multibliz CompactLite (250 Ws)
Flashs Canon 580EX-II
Boites à lumière / réflecteurs / diffuseurs Lastolite
Station de retouche
MacBook Pro Intel Core i9 2.3GHz (2019)
Ecran graphique EIZO ColorEdge 22”
Logiciels
Adobe Photoshop CC
Adobe Lightroom CC
Calibration
Sonde X-Rite i1 Display Pro
Charte de gris